Je m'appelle MASSA et j'aime porter un regard nouveau sur les objets qui nous
entourent, ceux de notre quotidien
Pour me définir simplement, je suis une jeune plasticienne,
j'utilise toutes sortes de matériaux comme par exemple le bois, le vinyle et
les os pour m'exprimer. Mon surnom correspond à chacune des premières syllabes
de mon prénom : Marie-Sara.
Après l'obtention de ma licence en Arts Plastiques à l’université Toulouse II, j'ai décidé de poursuivre mes études afin de devenir professeur des écoles. Deux mondes totalement éloignés que celui des arts et celui du ministère de l'éducation. Je me suis très vite fait rattraper par l'envie de créer, de dessiner et de continuer à m'évader.
Durant mes années de licence, j'avais trouvé une piste de réflexion passionnante : l'Homme.
Qu'est-ce que l'homme ? Est-ce que nous sommes sauvages ? Est-ce que nous sommes apprivoisés ?
Est-ce que tu peux voir tout le caractère d'une personne, tout ce
qu'elle est véritablement juste en regardant son apparence extérieure ?
Mais en même temps, la réponse à la question ne pouvait pas se
réduire à un simple "non". Il fallait que je la
creuse, que je l'oppose à autre chose.
Voilà la première phase de mon travail, hybrider l'homme et l'animal afin d'exprimer à la fois l'extériorité et l’intériorité de chacun d'entre nous. Après tout, nous ne sommes pas qu'une enveloppe de chair, il y a aussi les pulsions, l'instinct, tout ce qui nous anime. Dans mes travaux, l'homme perd son identité, sa figure humaine pour la retrouver dans tout autre chose que son visage : ses expressions, ses formes.
Ce qui pourrait s'apparenter à une deuxième phase de travail consiste en l'utilisation de matériaux hétéroclites comme : les os, les plumes, le bois, le fer ou encore les vinyles. J'utilise des objets usinés ou abîmés pour leur redonner vie à travers une forme nouvelle, souvent support artistique ou œuvre elle-même. C'est une tension permanente entre des choses opposées : la vie et la mort ; l'homme et l'animal ; les matériaux naturels et les matériaux façonnés par la main de l'homme.
Le vinyle par exemple, a déjà une histoire qui lui est propre, une
vie en temps qu'objet comme support de musique. Il est quelque
chose que l'on écoute. À travers l'utilisation
que j'en fais, il devient un support à regarder et ne fait plus appel à notre
sens auditif, mais à notre sens visuel.
C'est
à la fois la recherche d'une certaine esthétique et aussi la volonté de briser
les frontières qui opposent les choses
J'aime le fait que l'on puisse faire plusieurs choses, que l'on puisse évoluer, et qu'on ne soit pas obligé de se cantonner à une seule et même possibilité.
Dans l'installation « Miroir : l’œuvre et le
spectateur » J'interroge la place de ce dernier dans l’œuvre de l'artiste. Que serait l’œuvre s'il n'y avait pas de spectateur ?
Le
fait qu'il y ait deux crânes de cerfs (un en temps qu’œuvre et
un en temps que spectateur) pose cette question. Chaque œuvre
peut être interprétée de différentes manières suivant la personne qui se trouve
en face. Elle est ouverte à chacun. Le
spectateur doit pouvoir se retrouver à travers elle, il doit pouvoir ressentir
quelque choses.
Il s'agit surtout de condition humaine. La
naissance des formes à travers le chaos, la perte de l'identité humaine. Quoi de mieux pour parler de condition humaine,
de la bestialité dans laquelle l'humanité se perd que le soudain mélange entre
un homme et un animal ?
Dans l'ensemble de mon travail, il y a souvent ce côté dérangeant avec l'utilisation d'os animal, mais aussi avec l'hybridation, cette manière dont la tête de l'animal se fond avec le corps de l'homme. C'est peut-être une bonne chose de se sentir perturbé, dérangé parce que cela suscite des interrogations. Porteuses d'un autre regard.
C'est un travail en pleine évolution, qui ne s’arrête jamais. Au fur et à mesure de mes propres expériences dans la vie, mes projets plastiques évoluent, se renouvellent. Il y a certainement une part autobiographique dans tout cela, finalement, on compose avec ce que l'on est, avec notre propre regard ouvert sur le monde.
Transposition :
·
Action de faire passer quelque chose, fait
d'être transposé dans un autre domaine en l'adaptant à des conditions
nouvelles, à un contexte différent.
·
Phénomène d'apprentissage ou de perception qui
comporte la conservation d'un rapport.
Mimétisme :
·
Particularité des espèces qui, en raison de leur
forme et/ou de leur couleur, peuvent se confondre avec l'environnement ou avec
les individus d'une autre espèce.
·
Reproduction machinale, inconsciente, de gestes
et d'attitudes des gens de l'entourage.
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